lundi 4 mai 2009

De l'autonomie inaliénable du feu de circulation bruxellois

Ce blog est en permanence moribond, du fait de la difficulté de ses auteurs à survivre au sein de l'enfer bruxellois. Pourtant, ne craignez rien, les sujets ne manquent pas, que ce soit le "nouveau metro", la place flagey ou l'affaire Fortis (note à moi même, écrire un poste sur chacun de ces trois magnifiques sujets).

Aujourd'hui, puisque nous sommes toujours aussi pris par le temps, la reprise d'une dépêche Belga sur les feux de signalisation de la région Bruxelles Capitale (dont nous avions déjà traité en rapport avec les pompiers dans un post précédent).

A noter dans cette merveilleuse et affligeante nouvelle les éléments suivants:
  • la Belgique était équipée d'ordinateurs en 1984...c'est assez impressionnant et pour tout dire incroyable (je demande à voir une datation au carbone 14 sinon je crie à l'intox!)
  • la phrase phénoménale, voire poétique de cette dépêche: "Selon la porte-parole de Bruxelles Mobilité, les feux de chaque carrefour concerné continuent cependant de fonctionner indépendamment les uns des autres."

Allez, bonne lecture (crédits le Soir, 2009)

















Un sixième des feux de circulation qui règlent le trafic aux carrefours des grandes artères de la capitale font actuellement un peu désordre, n’étant plus coordonnés entre eux en raison d’une panne d’ordinateur.

Le député bourgmestre de Woluwe-Saint-Pierre Willem Draps en impute la cause à un « manque de prévoyance » du ministre de la Mobilité Pascal Smet, qui condamne Bruxelles au minimum un an d’embouteillages permanents.

« En omettant de pourvoir, en temps utiles, au remplacement de l’ordinateur central commandant les feux de signalisation des principaux grands axes de la région, le ministre Smet condamne Bruxelles à un an au minimum d’embouteillages permanents », affirme pour sa part Willem Draps.

Selon le député bourgmestre MR, il est encore plus difficile que d’habitude de circuler sur les grands axes de la capitale, engorgés par des embouteillages sans fin et cela à n’importe quelle heure de la journée, en raison de « feux défectueux ».

La « plupart des feux de Bruxelles » sont commandés par un ordinateur central datant de 1984. Toutes les routes radiales de la capitale (chaussée De Louvain, chaussée de Waterloo, avenue de Tervueren, etc.) en dépendent, à l’exception de l’avenue Charles Quint et d’une partie de la moyenne ceinture qui, elles, ont été rééquipées, a-t-il souligné.


Selon la porte-parole de Bruxelles Mobilité, les feux de chaque carrefour concerné continuent cependant de fonctionner indépendamment les uns des autres.

Si un cahier des charges est en cours d’élaboration, Bruxelles Mobilité n’a pas l’intention d’attendre l’installation du nouvel ordinateur, les bras croisés, durant un an.

Elle recherche une solution de remplacement à court terme via une formule de leasing qui nécessitera cependant des moyens financiers. La décision de les débloquer est du ressort du politique, a laissé entendre la porte-parole, interrogée lundi par l’agence Belga.

lundi 25 août 2008

Le proverbe du jour

"Si vous comprenez quelque chose à la politique belge, c'est sans doute qu'on vous l'a mal expliqué"

c'est sans doute vrai...

jeudi 17 juillet 2008

Te koop

Une histoire édifiante... et authentique, vérifiée auprès de l'intéressé même si ça paraît trop beau à première vue. Je ne désespère pas de me procurer le pdf de la lettre originale.


Mail diffusé par une personne ayant mis sa maison en vente :


"Dear Friends,
"Beste Vrienden,
"Chers Amis,

Je vous envoie souvent des blagues que j'apprécie, ceci n'en n'est pas une, mais c'est tout de même une perle. Je vous invite à prendre connaissance du courrier que je reçois ce jour, dont copie en annexe.

Pour la petite histoire je viens de mettre en vente une maison à Overijse, située à moins d' 1km de Rixensart et à 500 m de La Hulpe. J'y ai apposé en façade 2 panneaux de mon agence ; l'un avec "TE KOOP", l'autre avec "FOR SALE". D'où la lettre de la commune d'Overijse, particulièrement bien rédigée et très cordiale.

La maison est maintenant vendue ... à un belge et son épouse française.



Lettre de la commune d'Overijse :

traduction française :

"Overijse, 11 février 2008
"Service de la Politique Flamande
"Objet : Panneau de vente immobilière en anglais à Overijse

"Cher Monsieur, Madame,

"Nous constatons que vos panneaux "A vendre" sont aussi rédigés en anglais.
"Comme cette commune appartient à la région flamande et n'a pas de facilités pour les locuteurs d'une autre langue, il est important que vous utilisiez exclusivement le néerlandais dans toute votre communication. Vous serez ainsi agréable à vos clients néerlandophones et vous donnez à vos clients locuteurs d'autres langues qui apprennent le néerlandais l'occasion de pratiquer notre langue.
"Le Collège des bourgmestre et échevins donne une attention particulière au caractère néérlandophone de Overijse. Dans notre cadre de vie il est essentiel que tous respectent le particularisme de la région. Nous espérons donc que votre entreprise contribuera à l'avenir de façon positive à la préservation du caractère Flamand de cette commune.

Nous aimerions savoir ce que vous pensez de cette problématique et nous vous remercions d'avance pour une réponse rapide.

Avec notre meilleure considération.

Au nom du collège des bourgmestre et échevins.

Le secrétaire communal, l'échevin de la politique Flamande, le bourgmestre."

(signatures)


La réponse envoyée par l'agence à la Commune d'Overijse :

La Société des Nations a été créée en 1919.
Le Benelux existe depuis 1944.
Le traité de Rome a été signé il y a 50 ans.
L'espace Schengen existe depuis 1985.

En deux mots et dans toutes les langues : le monde bouge, est ouvert et communique.

Les Flamands occupent le haut du tableau Européen en matière de multilinguisme. La qualité de vie, la sympathie et les qualités variées des habitants de Flandre et de Belgique attirent des citoyens et des investisseurs de toutes nations et de toutes langues.
Le multilinguisme arrive chez nous par la télévision, par le satellite, par les appels téléphoniques, par le sac de croquettes pour chien, par les agences immobilières et par les visiteurs de tous horizons.

Puisque vous me demandez mon opinion : vos préoccupations de "pureté linguistique" de la Commune d'Overijse reflètent la peur des autres et la croyance absurde que le renfermement sur soi apportent quelque chose de bon. Au Vatican on parle encore latin et voyez comme les Eglise se vident...

Les habitants d'Overijse sont polyglottes, ils vont en vacances, en week-end, en voyage d'affaire, en voyage scolaire à Londres, Berlin Paris ou Liège et dans tous les coins du monde.
Ils sont fiers d'être des citoyens ouverts sur le monde et fiers que des Allemands, Grecs, Suédois, Chiliens, Wallons ou autres trouvent la vie bonne dans leur commune.

Les membres du Collège ne semblent pas vivre dans le même monde que ces concitoyens. Ou plutôt ils développent une prétendue menace du monde extérieur, non-flamand, et se présentent ensuite comme des protecteurs et défenseurs ... pour récolter des voix et des mandats.
C'est un vieux procédé indigne de la vraie gestion publique. C'est du populisme de bas étage, mais ça marche toujours sur des gens à l'identité incertaine. Et c'est bien là qu'on est : quand on a des problèmes de frontière, c'est qu'on est pas certain de son identité !

Ne faites pas payer à vos contemporains votre protectionnisme qui relèguera Overijse et le reste de la Flandre au bas du classement. Dans 50 ans les enfants de votre commune vous reprocheront que la préservation du caractère flamand d'Overijse aura conduit leur commune à devenir "Bokrijk en Brabant"
(*)

D'ici là je vous souhaite de trouver une définition positive et dynamique du caractère flamand et qui ne se limite pas à dire non autres, non aux autres langues.

Veuillez agréer ....


(*) Bokrijk est un village touristique artificiel qui regroupe des bâtiments anciens témoins de l'architecture flamande traditionelle.

lundi 30 juin 2008

Footaises

Ce matin, l'Europe toute entière célèbre ou pleure la victoire de l'équipe espagnole en finale de l'Euro 2008. Sauf les Belges.

Car les Belges ont mieux à faire. Effondrés de ne pas s'être qualifiés pour la phase finale, ils ont décidés de s'atteler aux grands remèdes. Si le foot belge n'est pas performant, quelle peut en être la cause? Mais voyons, c'est bien sûr: c'est parce ce qu'il n'est pas communautarisé!!!

Ce week end, les grands argentiers du football belge ont donc décidé que le football amateur, de la 4e provinciale à la 3e nationale, en passant par les dames et les jeunes, serait "splitsé" en deux ailes linguistiques. Quant aux pros, il n'en sortent pas indemnes, puisque les clubs ne percevront pas "een vlaamse euro" si leurs jeunes pousses ne sont pas clairement identifiées sur le plan linguistique.

La raison en est simple: Bert Anciaux, ministre en charge du sport en Flandre, promet de verser chaque saison 2 millions à la nouvelle Fédération, ainsi que de contribuer à la construction des nouveaux stades qu’entendent ériger des Villes comme Bruges, Anvers, Genk et Gand en vue de pouvoir répondre au cahier des charges qu’impliquerait une candidature belgo-néerlandaise à l’organisation de la Coupe du monde 2018. Parions au passage qu'à ce rythme, ce sera une candidature néerlando-flamande!

Quant aux clubs bruxellois, ils pourront bien entendu toucher de l'argent...à condition qu'ils s'affilient à la fédération flamande. Sans commentaire.

Côté wallon, on s'organise, et un lobby intense est est branle. Le ministre de tutelle côté francophone s'appelle...Michel Daerden. Pauvres francophones!

jeudi 19 juin 2008

le couloir du BHV

Un article technique et politique à la fois aujourd’hui, préparez vous…

On vous a mentionné en passant le fléau communautaire qui ravage le royaume. Il se focalise actuellement sur un débat très belge : BHV. Ce n’est pas le grand bazar de l’hôtel de ville (à prononcer en roulant les « r » à la belge), on n’y vend pas des tournevis, ça veut dire Bruxelles Halle Vilvoorde. Et c’est quand même bien le bazar (le brole diront certains belges). En gros, c’est toute la question de ces communes autour de Bruxelles, administrativement en Flandre, mais qui bénéficient, fruit d’un compromis à la belge des années septante, du droit de se faire juger en français (on simplifie).

Pour les Flamands, c’est insupportable et cela nuit à l’unité linguistique de leur belle province. Pour les francophones, c’est une question de principe également, il faut protéger les droits des minorités francophones (parfois majoritaires dans certains villages) qui ne vivent pas administrativement dans la région bilingue de Bruxelles capitale.

Beaucoup de plans ont été échafaudés, je vous passe le détail, et en gros, il est probable que le gouvernement Leterme saute sur la question (vous savez, le gouvernement qu’on a mis 10 mois à avoir).


Ce qui nous intéresse aujourd’hui, c’est ce qui ressort d’une indiscrétion des négociateurs : pour remédier à la situation, ; on créerait un corridor: 2,5 km de large, 3,5 de long, genre Berlin Tempelhof durant la guerre froide, Moïse et la mer Rouge….Le but : relier la mère patrie Wallonie aux enfants francophones isolés de Bruxelles.


Les questions qui agitent le landerneau à l’heure actuelle sont les suivantes (FAQ):
- Je suis flamand, j’habite à Linkebeek à l’ouest du corridor et veut rendre visite à ma grand mère à Hoeilaart, à l'est du dit corridor: dois-je faire le tour de Bruxelles, ou pourrais-je bénéficier d’une facilité de visa ?
- Je suis wallon, lorsque je vais travailler à Bruxelles, le corridor sera-t-il protégé par des soldats (ceux qu’ont pas de munitions, voir note précédente) pour me protéger des snipers flamands embusqués dans les arbres ?

Au delà du ridicule consommé de l’idée, l’inquiétant, c’est que l’on en arrive à discuter au plus haut niveau de ce genre de conneries. Dorénavant, les Wallons raisonnent comme les Flamands, en terme de frontières administratives d’Etat, en vue d’une sécession à venir (car il s’agit bien de cela, définir les frontières des futurs Etats). Le vivre ensemble belge est moribond, et tout d’un coup, ça devient beaucoup moins drôle.

t'as pas 100 balles?

Communiqué de presse:

L'armée manquera prochainement de munitions, annoncent ce samedi le quotidien flamand Het Laatste Nieuws et les journaux du groupe Sud Presse, qui soulignent qu'il ne s'agit pas d'une blague mais d'une information dévoilée par le nouveau site paracommando.com.

Cette situation est la conséquence de l'annulation d'une commande urgente de 5 millions de cartouches "pour une raison stupide", précisent les journaux de Sud Presse. Selon eux, certaines virgules ont été oubliées sur la commande et l'inspecteur des Finances l'a donc refusée.

Selon le principal syndicat militaire, "la situation est dramatique". D'après plusieurs calculs, chaque soldat devra en effet se contenter de 4 cartouches d'ici à avril 2009. "Durant les exercices, nous devons crier "Pan! Pan!" au lieu de tirer réellement", affirme un officier. En Afghanistan, les militaires belges disposent "de 215 cartouches par homme alors qu'un soldat, dans le feu de l'action, a besoin d'au moins 2.000 balles".

Du côté de la Défense, on tente de dédramatiser en affirmant que l'armée peut tenir jusqu'à la prochaine livraison de munitions. (belga/7sur7)


Y a des fois, je sais même pas quoi ajouter...tout est dit. Je vous ai rajouté, pour être complet, une pub de l'armée belge...y a pas de doutes, ils ont besoin de compétences!

mercredi 5 mars 2008

l'armée belge

Allez, petite revue des service de sécurité de l'Etat belge, après les services secrets, l'armée (si, si, ils en ont une aussi).

Histoire grandiose la semaine dernière: comme vous n'êtes pas sans le savoir (enfin si, en fait, vous le savez pas, personne le sait, tout le monde s'en fout d'ailleurs), les Belges ont pris la décision d'aider leurs alliés de l'OTAN en Afghanistan. Bon ils vont sécuriser un aéroport, on va pas leur laisser des flingues non plus, hein, l'OTAN est pas si conne.
Seulement problème, la Belgique c'est pas tout près de l'Afghanistan. Et les taxis verts bruxellois voulaient pas les emmener là bas. Donc solution simple, on va les envoyer en avion. Comme la Sabena n'existe plus et queBrussels Airlines ne dessert pas Kandahar, on s'est dit qu'un avion del'armée ferait bien l'affaire.


Résultat: depuis le week-end dernier, les 300 soldats peinent à quitter Bruxelles. Initialement, les deux Airbus A-310 de l'armée belge qui devaient s'envoler pour l'Afghanistan sont tombés en panne. Lundi, nouveau problème technique... Finalement, les militaires ont embarqué par groupes mercredi, jeudi et vendredi. A bord d'un avion turc affrété par l'armée norvégienne.


Vive l'Europe!

les services secrets belges

Oui, je sais, déjà, vous lisez le titre, et vous rigolez, bêtes et cyniques que vous êtes. Mais pourtant, pas de raisons que la Belgique n'ait pas elle aussi ses services secrets après tout, il faut bien qu'elle défende ses stocks stratégiques d'huiles de friture et son accès privilégié aux champs de frites d'afghanistan. Moqueurs...


La Belgique a donc des services secrets, c'est un fait, avéré (je ne sais pas encore s'ils ont des James Bond flamands blonds et des James Bond wallons à moustaches dans des services séparés, mais cela semble encore être fédéral).

Seulement ce beau et grand service de l'Etat belge a connu quelques ratés dernièrement, jugez en plutôt: la semaine dernière, les services secrets marocains mettent la main sur une organisation terroriste qui opérait pour Al Quaïda en Belgique. Bon déjà, que les marocains mettent la main sur vos terroristes maisons, ça doit etre un peu vexant tout de même.

Là ou cela devient plus marrant, c'est quand on découvre que le chef dudit réseau, Abdelkader Belliraj, est un employé officiel des services secrets belges. Oui, oui, payé régulièrement, artisan de la sécurité de l'Etat qu'il essayait par ailleurs de faire péter. Plus exactement, le type est apparemment un assassin actif en Belgique, avec du sang sur les mains, depuis 20 ans.

Bon allez, je sais pas comment finir le post, mais ils ont la frite aux services secrets belges.

vendredi 29 février 2008

soufflez dans le ballon, une fois

Allez hop, cela fait trop longtemps que nous n'avons rien écrit ici. Pourtant la terre ne s'est pas arrêtée de tourner, ni la Belgique de produire des conneries au kilomètre...

Une bien jolie en ce 29 février: des policiers belges, par manque de personnel, n'arrivaient plus à atteindre leurs quotas de contrôles d'alcoolémie sur les routes.

Ils ont donc tout naturellement eux-mêmes soufflé dans les alcootests...ce qu'on ignore encore à ce stade c'est si ces braves agents poussaient la conscience professionnelle jusqu'à ingurgiter suffisamment d'alcool pour réaliser des tests positifs. Cela ne m'étonnerait qu'à moitié.

Bon, nous allons essayer de nous y remettre, prochainement sur ce blog: le salage des routes à Bruxelles, le groupe OCTOPUS de réforme de l'état et les ennuis gastriques de Yves Leterme.

vendredi 18 janvier 2008

de la sécurité - addendum

Une addition vidéo à mon post d'avant hier...on à beau habiter dans ce pays, ça surprend toujours.

Faites gaffe quand vous ouvrez la porte de la toilette, comme on dit ici!

mercredi 16 janvier 2008

de la sécurité

(billet basé sur des sources amies mais néanmoins sûres)

Une des joies sans cesse renouvelées de la Belgique (oui, encore une, c'est un pays assez gai au final), c'est l'absence totale des règles de sécurité qui régissent la plupart des pays du reste du monde civilisé. Deux exemples parmi d'autres: les javelots et les ascenseurs.

- 09h10, comme tous les matins, XLB (nous garderons son nom secret pour ne pas l'exposer à d'éventuelle représailles belges) traverse le Parc Léopold pour aller au boulot, et comme régulièrement, elle tombe sur un groupe scolaire en train de morfler sous l'oeil sadique du professeur de sport. Et que font ces chers mignons de si bon matin, au milieu des mémés promenant leurs chiens, des cadres pressés, des fonctionnaires moins pressés, et des joggueurs? Un petit footing, une balle au prisonnier ou des exercices de gym, comme d'hab?

Ben non, je vous le donne dans le mille, sans aucun marquage et par grand vent, ils font du javelot....


- 08h40, comme tous les matins, XD (nous garderons son nom secret pour ne pas l'exposer à d'éventuelle représailles belges) quitte son domicile pour se rendre au bureau, et, pas frais, emprunte son ascenseur pour descendre du troisième étage où il réside. L'ascenseur est bien évidemment sans double portes (comme dans les trois quarts des immeubles belges, et ce malgré des textes européens), de sorte que XD voit défiler tous les étages et fais bien attention à ne pas laisser traîner son écharpe, de peur de mourir étranglé.

L'engin stoppe soudain net. XD émerge de son demi-sommeil et pousse machinalement la porte, pour se rendre compte qu'il n'y en a pas, puisque l'ascenseur est bloqué entre deux étages.

Un coup d'oeil à l'appel de secours ("décrochez le combiné, si la concierge ne réagit pas dans les dix minutes, vous pouvez composer le numéro suivant et un opérateur vous répondra") le convainc qu'il est vain d'essayer de résoudre quoi que ce soit de cette manière.

Il décide donc de réappuyer sur le bouton du troisième étage. Victoire, l'appareil redémarre...et s'arrête au quatrième. Il appuie sur le rez de chaussée, et se retrouve au premier. Une intuition subite, il appuie sur le bouton du premier, et sort enfin au rez de chaussée!

Bonne journée à tous, faites attention à vous si vous habitez en Belgique!

mercredi 19 décembre 2007

Intérim à la belge

Ça y est, la Belgique est enfin dotée d’un nouveau gouvernement (aaaaahhhhh)… intérimaire (oooohhhh). 192 jours de négociations auront donc suffi pour mettre sur pied un gouvernement appelé à durer, dans sa configuration actuelle, pas moins de 96 jours ! Le 23 mars prochain, l’ex-actuel-nouveau premier ministre Guy Verhofstadt cèdera en effet sa place à l’ex-formateur Yves Leterme, dont les qualités de dialogue sont telles que son arrivée aux affaires devrait immédiatement entraîner une crise ministérielle de grande ampleur. Bref, de quoi envisager l’avenir avec sérénité...

La nouvelle équipe gouvernementale se caractérise par son homogénéité et son équilibre éminemment harmonieux : PS-MR-CDH-CD&V-VLD, telle est la nouvelle coalition formée pour diriger le pays pendant les trois prochains mois. Je pourrais détailler, expliquer, résumer, mais retenez simplement ceci : avec le CDH et le CD&V (chrétiens-démocrates), la Belgique dispose d’un gouvernement en CDD – CQFD !

mardi 18 décembre 2007

Politique d'expulsion

21 000 migrants ont été expulsés de France en 2007.

C'est une très bonne nouvelle, ça laisse plein de place pour débarasser la Belgique de certains boulets, qui n'auront aucun, mais alors aucun mal à s'intégrer dans le mentalité française!

J'ai la quarantaine et j'ai appris le néerlandais à l'école puis je l'ai à perfectionné à l'univ. Je me débrouille avec ça aux Pays Bas, mais de toute façon, là-bas tout le monde parle anglais.
En Flandre par contre, la langue parlée est au néerlandais ce qu'un César est la ferraille. Une compression, de la bouillie. Je ne comprends rien et personne ne me comprend.
Mon fils apprend l'anglais, puis je le pousserai sûrement vers des langues utiles comme l'espagnol ou l'allemand, voire le russe, l'espagnol et pourquoi pas le chinois.
Le néerlandais? Pourquoi apprendre la langue morte d'un pays qui n'existe plus?
Je suis prêt à discuter en english avec tous les flamands que je croiserai. Je ne tiens pas à leur imposer ma langue, mais bon, je n'ai pas envie de faire perdre son temps à mon gosse. On est à l'heure de l'Europe, non ? Le flamiche n'est guère plus important que le breton ou le basque.
A l'inverse, je suis persuadé qu'il y a des langues plus importantes que le français à apprendre quand on vit en Flandre. L'anglais est incontournable, pas le français.
Assez de combats d'arrière-garde !


samedi 15 décembre 2007

intégration

Indéniablement, nos sociétés européennes sont en proie au doute, semblant incapables de penser leur propre avenir. Partout, les populismes guettent, se nourrissant du ressentiment ambiant, proposant des méthodes simplistes à des problèmes complexes. FN, FPÖ, Vlaams Belang, LPF, UDC...tous voient dans l'immigration la solution miracle aux problèmes de la société.


Face à eux, les démocrates sont parfois dans l'impasse, conscients de la marginalisation de certaines catégories de population, et parfois incapables d'y remédier.


Mais la Belgique est là. Malgré ses dissensions communautaires, malgré ses difficultés institutionnelles, le plat pays qui est le sien à été la matrice essentielle d'une politique aussi audacieuse qu'inattendue: l'intégration par le jeu de mot stupide.



Observez ce paisible commerçant ixellois, vendeur de bandes dessinées, sis chaussée de Wavre:




On peut admirer sa boutique, tomber en pâmoison devant la richesse de sa collection, voire éventuellement envier l'élégance de son gilet bleu ciel, mais on ne peut que rester estomaqué par l'outrecuidance, la folle audace (certains diront le mauvais goût) du nom de son antre du neuvième art.



Et bien cette audace, ce sens de l'à propos constant, cette subtilité dans l'humour, et pour tout dire, cette inventivité perpétuelle, elle est contagieuse, elle se répand, par capillarité, dans tous les pores de la société belge.


Oui, la Belgique intègre ses immigrés. Oui, ils sont heureux dans leur nouvelle patrie. Oui, ils le sont tellement qu'ils ont à coeur d'en adopter les us et les coutumes, fussent-ils navrants. Témoin en est ce restaurant chinois bruxellois, dont la devanture a su capturer avec une rare réussite tout ce qui fait l'essence de la vie bruxelloise: sa science du kitsch de noël , son goût pour les néons clinquants et son amour de la langue de Molière.

Chapeau bas et double ration de frites sauce sichuan pour ce beau pays dont la soft power réside sans équivoque possible dans sa capacité inégalée à rire et faire rire!

mercredi 12 décembre 2007

Inventivité belge

Petit rappel pour ceux qui n'ont pas suivi: ce pays est dorénavant sans gouvernement depuis juin 2007. Pour remettre les choses à leur place, les élections belges ont eu lieu le 10 juin 2007, quasiment en même temps que les législatives françaises. ..

Que s'est-il passé depuis ce temps là? On vous passe le détail des négociations (ou plutôt de l'absence de négociations), la longueur autorisée de ce post n'y suffirait pas. Et puis je me ferais taxer de jacobin français qui simplifie des choses qu'il ne comprend pas et critique sans savoir.


Non, non, ce soir, un hommage plutôt. Aux politiques belges, à leurs conseillers, à Albert II. Hommage à l'inventivité linguistique qui caractérise ce pays en général et cette crise en particulier.


Au commencement était l'informateur. Didier Reynders était son nom. Sa mission (il l'a acceptée): analyser les possibilités de former certaines coalitions au vu des résultats des élections. En l'occurence, le sieur Didier a recommandé une coalition de l'orange bleue, c'est à dire regroupant les libéraux du nord et du sud, et les chrétiens démocrates du nord et du sud. Au passage, les oranges bleues, c'est un film sur tintin. J'adore ce pays!

Mais bon, la situation est complexe et le Roi désigne un médiateur, l'ancien premier ministre Jean-Luc Dehaene qui est chargé de "déminer" le terrain (la Belgique depuis 1914, c'est plein de bombes...). Le gros Dehaene fait son boulot, mais le 15 juillet, il démissionne, parce que Yves Leterme lui a fait comprendre que il voulait bosser.

Place donc à Yves Leterme, premier ministre pressenti, le plein de voix de préférénces côté flamand (côté wallon on l'aime moins depuis qu'il à mis en cause le QI des francophones). Lui son rôle, c'est d'être formateur, c'est à dire de conduire des négociations entre partis pour former un gouvernement.

Oui mais voila, Leterme n'est pas très diplomate et ses partenaires se fâchent. Du coup il démissionne. Ce coup-ci on nomme Herman van Rompuy, bombardé explorateur des tréfonds de la politique belge. Notez que côté flamand, on l'appelle l'éclaireur" (verkenner). Dans les deux cas, ça vous à un côté nostalgiques du Congo.


L'explorateur explore, arrive à coup de mâchette aux serres royales de Laeken et confie au roi que sans doute on pourrait donner une deuxième chance à Leterme pour formater, pardon former un gouvernement.

Oui mais voila, ça patine toujours aussi sec, donc le Roi demande aux présidents de la Chambre, Herman Van Rompuy, et du Sénat, Armand De Decker de "prendre une initiative" afin "d'entamer un dialogue sur la poursuite de l'élaboration équilibrée des institutions du pays" (en gros empêcher que les partis se tapent dessus). Ceux-ci sont des réconciliateurs. Ils préconisent la création d'une Convention pour régler les problèmes. Pourquoi pas, ça ne mange pas de pain.

Le problème est que tout le monde s'engueule toujours autant et donc le 1er décembre, Yves Leterme démissionne. Depuis il a comparé la radio-télé francophone publique à la radio mille collines de sinistre mémoire. Ca continue dans le trip ex-Congo.

Voila, c'est (presque) clair. Les paris sont ouverts sur le prochain nom. La gagnant à droit à un gouvernement pour Noël.

mardi 11 décembre 2007

Doute - Twijfel

C'est amusant, dans n'importe quel autre pays au monde, je n'aurais eu aucun doute que c'était un trucage, mais ici, il y a de fortes chances que ce soit vrai....


lundi 10 décembre 2007

Aéroparking de Charleroi

Tout aéroport digne de ce nom possède un restaurant offrant une vue imprenable sur ses pistes, pour la plus grande joie des petits et des grands qui peuvent, tout en mangeant leur entrecôte-frites, contempler le ballet fascinant des oiseaux d’acier, leurs gracieuses évolutions au sol et leur majestueux envol vers des horizons inconnus. Même le hangar flanquant la ‘piste’ de l’aérodrome de Carcassonne (département de l'Aude, France) est doté de cet équipement indispensable, c’est dire…

A l’aéroport de Charleroi, la terrasse de l’unique restaurant donne sur l’entrée du parking, permettant ainsi à toute la famille d’admirer la vétusté du parc automobile local – et de se prendre dans la gueule les gaz d’échappement et autres odeurs de mazout qui agrémentent si bien les croquettes aux crevettes grises.

vendredi 7 décembre 2007

La Belgique, ça déménage !

Le potentiel tragi-comique d’un déménagement, quel que soit l’endroit où il se pratique, est assez élevé : songeons à l’orteil écrasé de l’ami trop serviable - mais pas assez costaud, à l’affaissement intempestif de l’armoire Ikea (pourtant montée avec tant de soin, soupir), à l’inondation provoquée par le débranchement de la machine à laver, etc. Tout ceci peut arriver n’importe où… mais ce que j’ai vécu il y a deux semaines ne pouvait se passer qu’en Belgique, ça c’est sûûûrrr !

Ici, pour déménager, il faut d’abord réserver des emplacements devant l’immeuble que l’on quitte et celui où l’on s’apprête à s'installer, afin que les déménageurs puissent opérer « à leur aise ». Ces emplacements sont délimités par des panneaux mobiles à demi rouillés, dont l’apparition au petit jour est de nature à semer la terreur et la confusion dans tout un quartier : puis-je me garer ici ou là ? Dans quel sens part la flèche marquant l’espace interdit ? Quelles sont les dates concernées (elles sont griffonnées en tout petit à la craie) ??? Ces panneaux-épouvantails, franchement très moches, font partie intégrante du paysage urbain bruxellois, au même titre que les sacs poubelle jonchant les trottoirs deux fois par semaine – mais c’est un autre sujet…

Une fois les panneaux installés par les services communaux, il ne reste plus qu’à espérer que les gens les voient… Evidemment, dans mon cas personne n’avait rien vu et à 7h30, le jour J, je me voyais contraint d’appeler le commissariat pour demander l’enlèvement des véhicules. « Très bien, la patrouille va passer », me dit-on. Un peu alarmé par la vaguitude de la réponse (comme dirait Ségofucius sur la muraille de Chine), je demande des précisions sur le délai d’intervention et le brave agent me dit alors : "Une demi-heure maximum mais en attendant si vous pouvez relever les plaques on va vérifier si les propriétaires habitent dans la rue et on va les appeler pour gagner du temps." Waouh, me dis-je en m’exécutant illico (et in pyjamae), quelle efficacité, ça va pas traîner ! Bien sûr lorsque la patrouille arrive une heure plus tard, elle s’empresse aussitôt de… prendre pour son temps pour : d’abord relever les plaques des voitures ; puis appeler le central et lui communiquer les numéros ; ensuite attendre que le central rappelle pour l’informer que non, les propriétaires des véhicules ne sont pas domiciliés dans la rue ; et enfin, enfin, daigner appeler une dépanneuse, qui arrive royalement à 9h30…
Pendant ce temps-là nos déménageurs, arrivés à 8h et dont les services font l’objet d’une tarification horaire, ne savent bien sûr rien faire. L’équipage est ainsi constitué : 2 hommes, 1 camion et 1 petit camion-élévateur. Notons au passage la joliesse du mot ‘élévateur’, qui mériterait de passer dans le vocabulaire politique belge – après l’explorateur, le formateur, nous aurions ainsi l’élévateur (de niveau bien sûr). Mais je m’égare encore une fois… Donc il ne se passe rien, jusqu’à ce coup de théâtre : le camion-élévateur se barre avec son conducteur, sans un mot d’explication ! Je m’enquiers de la situation auprès du 2ème type, lequel m’explique un peu embarrassé que son pseudo ‘collègue’ était en fait un sous-traitant qui refusait de faire autre chose que conduire l’élévateur et, à la rigueur, poser des objets sur le plateau mais pas plus hein, faut pas pousser quand même. Bref, le temps de renvoyer ce premier travailleur ultra-spécialisé (voire carrément feignasse), de faire venir un second 'vrai' déménageur et un élévateur, l’horloge sonnait les dix coups et demi de 10h30… A part quelques cartons, rien n’avait encore été sorti de notre appartement, et à ce rythme-là je me voyais bien devoir payer le loyer du mois suivant.
Mais bon, ayant enfin affaire à deux vrais professionnels surentraînés, disposant de conditions idéales (matériel rangé comme à la parade, espace disponible en quantité, temps sec, vent faible), on allait voir ce qu’on allait voir… Et on a vu : désorganisés, mous du genou, et surtout lents, incroyablement lents, nos deux pieds nickelés ont mis plus de 7 heures à réaliser un déménagement qui, dans n’importe quelle autre contrée, aurait pris deux fois moins de temps. A la fin de la journée, plongé dans un état de consternation hébétée, j'ai à peine réagi lorsqu'on m'a réclamé le tiers de mon salaire mensuel... en liquide (vous m'épargnez peut-être les 25 centimes ? non, bon, tant pis...).

Terminons par un conseil (européen, comme il se doit) : si les institutions de l'UE sont un jour amenées à quitter Bruxelles en raison d'une subite détérioration de la situation politique belge, surtout, surtout qu'elles fassent appel à des déménageurs de leur nouveau pays-hôte. Sinon, deux mandatures n'y suffiront pas !

jeudi 6 décembre 2007

Des files et des trous

Nouvelle incongrue attrapant le regard dans le "20 minutes" du matin, les "files" nocturnes de parents désirant inscrire leurs enfants à l'école.

On n'a pas tout compris, mais apparemment pour inscrire un gosse au lycée en Wallonie, il faut prévoir son siège pliant, son thermos et sa couverture, et passer la nuit dehors, grâce à un décret de la ministre Maria Arena.

C'est expliqué ici sur ce blog mieux renseigné que le nôtre!

On se demande par contre quel décret oblige tout résident de la région de Bruxelles à aller chercher impérativement ses colis sous un pont à Anderlercht. L'unique bureau bruxellois des "Taxi post" rend dérisoire les plaintes du paysan creusois forcé de faire 5 kilomètres pour trouver un bureau de poste. L'habitant du nord de bruxelles lui doit traverser la ville dans les "files" ou emprunter des bus hasardeux pour se rendre "Quai de Biestebroek", et compter sur un autochtone sympathique pour lui indiquer le chemin d'un bureau bien entendu bondé de gens impatients et passablement énervés par les deux ou trois employés la plupart du temps incapables de trouver les paquets ou de faire marcher le terminal bancontact... un colis parti de Bretagne a ainsi mis 10 jours (en prioritaire) à parvenir jusqu'à Bruxelles, et j'ai pu le récupérer après 1H30 de transports aller-retour. Sachant que j'ai un bureau de poste à 5 minutes de chez moi, c'est un peu frustrant.

Voila pour les files. Pour les trous, j'ai un grand regret, ne pas avoir pris tous les jours en photo l'avenue des arts, que je parcours tous les matins depuis 1 an : A Bruxelles, on aime creuser des trous. Les reboucher. En creuser un autre dix mètres plus loin. Et trois semaines plus tard, recreuser la où on a déja creusé. Est-ce une politique novatrice de lutte contre le chômage? Est-ce là la version belge des travaux forcés, à l'image des Daltons broyant des pierres sous la surveillance de Rantanplan? Toujours est-il que vivre et travailler à Bruxelles force à faire de bonnes provisions de cirage: le centre névralgique de la capitale européenne, l'entrée du quartier européen, est généralement un vaste champ de boue. Un coup d'oeil à l'angle de l'avenue des arts et de l'avenue Joseph II vous réjouira : un immeuble a été totalement rasé, et le nouvel immeuble ambitieux qui le remplacera doit être livré... FIN 2008. En cette fin 2007, c'est pour l'instant un joli trou rempli de gravats, sur lequel personne n'a travaillé depuis la destruction de l'immeuble.

Inutile de parler du quartier du midi puisqu'on le fait ici, sur un site qui permet de mieux comprendre pourquoi la première vision du touriste arrivant en Eurostar ou Thalys est un champ de ruine, une mare de pisse et une forêt de papiers gras.

mercredi 5 décembre 2007

A tombeau ouvert

On vous a beaucoup parlé ici de la STIB. En mal.

Récapitulons pour les nouveaux arrivants: la STIB (Société des Transports Intercommunaux de Bruxelles) s'honore de son service client inexistant, de son réseau désarticulé, de la livrée jaune pisseuse de ses bus et trams (maintenant en transition vers un orange gerbe et un gris de ciel bruxellois), et surtout, de la ponctualité toute théorique de ses engins.

Ses usagers réguliers vous feront également part de leurs frayeurs multiples au cours de leurs voyages STIBiesques. Si le métro s'avère relativement sûr, les trams et les bus le sont nettement moins. Dans nulle autre ville au monde vous ne trouverez autant d'histoires d'usagers frisant l'apoplexie après que leur tram soit 1. resté accroché au capot d'une automobile innocente 2. passé de 60 à 0 km/h en deux secondes 3. resté coincé sur l'embranchement rouillé/gelé/volé (pas de mentions inutiles).

Nous sommes plusieurs, en cercle privé, à soupçonner que le pool des conducteurs de tram de la STIB soit constitué des recalés des examens de chauffeurs de bus, en vertu de la difficulté plus grande à sortir de la route sur des rails (mais là non plus n'allez pas sous-estimer le talent des traminots bruxellois....).

A mon grand plaisir, la signalisation routière belge reconnaît dorénavant les risques encourus par les usagers en avertissant blanc sur bleu le chaland:

N'allez pas dire que vous n'étiez pas prévenus!

Eenvoud maakt macht, comme ils disent

Blague (belge): que fait l'administration belge quand elle se rend compte qu'elle ne cesse de mettre en place des absurdités (du genre de celle sur les pompiers dont nous vous parlions la semaine dernière)?

Réponse: elle instaure un secrétariat d'Etat à la simplification administrative. Qui lui même crée une Agence Exécutive. Qui met en place un site web pour recenser les absurdités en question. Et on baptise le tout du nom de...kafka.be!!!! Déjà, comme simplification, on fait mieux.

La raison? Eh bien parce que "nous aussi nous avons des petites règles absurdes [non, non, du tout, où donc allez-vous chercher cela...], des procédures qui semblent être faites pour la seule raison de nous rendre la vie difficile ainsi que des formulaires et des prescriptions incompréhensibles dont plus personne ne sait à quoi ils servent - ou à quoi ils ont un jour servi."

Reste bien sûr à savoir si cela marche...J'ai rapidement regardé les résultats, il y a quelques chose sur le "guichet unique pour la pêche en mer et la navigation intérieure", et la "suppression de 2 registres pour les garagistes" (tous deux me paraissent être à haut potentiel...), mais rien sur la STIB ou l'enregistrement à la commune....à suivre.

dimanche 2 décembre 2007

Les chiffres romains, ça non plus on sait pas faire.

« Horum omnium fortissimi sunt Belgæ », les Belges sont les plus forts de tous les peuples de la Gaule disait le père Jules (relisez vos classiques d'Astérix). Du coup, le territoire belge a toujours été un endroit où la civilisation romaine a pénétré plus lentement qu'ailleurs, notamment en ce qui concerne la numérotation. Une nouvelle preuve il y a une semaine dans cette rue bruxelloise:


On comprend pourquoi le pays a embrassé la numérotation arabe avec entrain.

vendredi 30 novembre 2007

Surréalisme et style pompier

La Belgique patrie du surréalisme, personne n'en doute. Le pays fait maintenant également dans l'art pompier...

J'ai en effet appris plus tôt cette semaine, grâce à l'agence Belga et la RTBF, que dorénavant, les pompiers s’arrêteront au feu rouge. Toujours. Même en cas d'incendie, ou de grave accident.

La raison est d'une logique sans faille: "les services n'arrivent plus à payer les nombreuses amendes qui parviennent sur leur bureau. Durant les huit premiers mois de l’année, les pompiers bruxellois ont eu à traiter 378 PV dressés pour des véhicules d’intervention flashés ».

Dernier cas en date nous dit l'agence Belga, "la condamnation d’un pompier par le tribunal de Vilvorde à une amende de 275 euros assortie d’une suspension de permis de conduire de 8 jours."

A ce compte là, on comprend que les organisations syndicales des pompiers bruxellois aient décidé d'arrêter les frais et aient enjoint à leurs adhérents de respecter scrupuleusement la loi qui impose l'arrêt au feu rouge pour chaque véhicule d'un convoi de secours.

Il semble qu'un valeureux politicien belge ait décidé de s'attaquer à ce problème grave, et veuille proposer à la Chambre une proposition de loi qui permettrait aux soldats du feu belges de secourir leurs prochains à grande vitesse. Loin de moi l'idée de vouloir mettre de l'huile sur le feu (ou de faire des jeux de mots vaseux), mais encore faudrait-il que le pays soit doté d'un gouvernement pour cela.

Allez, je cours vérifier ma police d'incendie.

Si la STIB n'existait pas, il faudrait l'inventer...

Vous avez déja essayé le site de la STIB? Il faut déja une sacré patience pour concocter son itinéraire, quand le serveur s'évertue à proposer 12 options pour "gare centrale" (à gauche, à droite, un peu en haut, au croisement de cette rue, la bas un peu plus loin, non, vous êtes sûr?). Le relooking (fort joli) du site n'y a rien fait, puisque le moteur de rechercher est toujours le même, et toujours aussi poussif de sucroît.

J'ai failli perdre patience aujourd'hui, mais j'ai finalement pu obtenir un conseil en or!


Merci la STIB! A 40 euros par mois, on vous conseille de marcher... et tout ça sans grève! Soyons juste je n'ai rien contre la marche à pied, c'est souvent, à Bruxelles, le moyen de transport public le plus rapide.

mercredi 26 septembre 2007

"Vous n'avez qu'à écrire!"

"Vous n'avez qu'à écrire!"

Il n'a pas tort ce monsieur.

Vendredi, 17h. Je suis dans un couloir nauséabond et obscur, assis dans la crasse à même le sol. Autour de moi, des êtres résignés, brisés, qui ont passé le seuil du courroux et contemplent d'un oeil éteint les ordures qui s'amoncellent. Ils ne savent pas depuis combien de temps, et surtout pourquoi ils sont là.

Je suis station Rogier, et j'attends que mon numéro s'affiche, pour enfin être autorisé à payer mon abonnement STIB. J'ai le numéro 218. Je suis arrivé à 15h, au numéro 201. 17 numéros en 2h, 8 clients par heure. Et nous sommes des centaines. Semaine de rentrée en ce début septembre, tout le peuple bruxellois veut une carte de métro.

Dans une ville normale, ce serait un non-évènement. A Bruxelles, on frôle la crise humanitaire, encore un peu et l'armée installera des tentes, la croix rouge distribuera de l'eau et des sandwiches.

Comment a-t-on pu en arriver la? Il y a à Bruxelles 6 points de vente ou "bootik" pour les usagers du réseau. Chacun compte, grand maximum, 3 guichets. Imaginons que chaque guichet traite 8 clients à l'heure. Ouverte de 10h à 18H, chaque boutique traitera 3x8x8 = 192 clients x 6 = 1152 clients par jour. Bien sûr il s'agit là d'une hypothèse basse. Soyons follement optimistes, et mettons que ces braves guichetiers traitent 2000 clients par jour. Maintenant imaginez combien d'abonnés compte une ville de 2 000 000 d'habitants, sans compter les navetteurs. Vous comprenez maintenant pourquoi pendant une semaine, des files digne de la Pologne des années 80 égaient 6 stations de métro Bruxelloises. Soyons justes, 3 stations, les autres n'étant pas dans le centre.

Il est tout simplement illusoire de penser pouvoir obtenir le précieux (40 euros) sésame qui donnera accès illimité au vaste réseau bruxellois (ses 2 lignes de métro et ses dizaines de tramways aux horaires fantasques), disons entre midi et deux, ou juste avant d'aller au travail. Il faut se résigner à faire la queue pendant 2 ou 3 heures, et donc à ne pas aller au travail.

C'est d'ailleurs ce que font les précieux "médiateurs" de la Stib. Les médiateurs, dans le cas présent, sont de braves hommes et femmes payés pour se réunir à 4 ou 5 à l'entrée de la "bootik" et pour expliquer, à partir de 16H30, à ceux qui pensent pouvoir prendre un ticket, qu'on ne prendra plus de clients. Ce vendredi, un des médiateurs se permet d'ailleurs un "on ne va quand meme pas faire d'heures sup'". Frisson de rage dans la foule. Sachant que je tente depuis 1 semaine de faire cet abonnement, j'ose un "On prend bien une après midi de congé pour être là". Murmure approbatif.

Que n'avais-je pas dit. "Si il y a autant d'attente, c'est parce que les gens s'organisent mal". Je persifle que pour une capitale européenne, c'est quand même un spectacle un peu tiersmondesque et qu'il y a peut être, quelque part, un léger problème d'organisation de la part de la STIB. "Vous n'avez qu'à écrire".

Ben voila...