jeudi 19 juin 2008

le couloir du BHV

Un article technique et politique à la fois aujourd’hui, préparez vous…

On vous a mentionné en passant le fléau communautaire qui ravage le royaume. Il se focalise actuellement sur un débat très belge : BHV. Ce n’est pas le grand bazar de l’hôtel de ville (à prononcer en roulant les « r » à la belge), on n’y vend pas des tournevis, ça veut dire Bruxelles Halle Vilvoorde. Et c’est quand même bien le bazar (le brole diront certains belges). En gros, c’est toute la question de ces communes autour de Bruxelles, administrativement en Flandre, mais qui bénéficient, fruit d’un compromis à la belge des années septante, du droit de se faire juger en français (on simplifie).

Pour les Flamands, c’est insupportable et cela nuit à l’unité linguistique de leur belle province. Pour les francophones, c’est une question de principe également, il faut protéger les droits des minorités francophones (parfois majoritaires dans certains villages) qui ne vivent pas administrativement dans la région bilingue de Bruxelles capitale.

Beaucoup de plans ont été échafaudés, je vous passe le détail, et en gros, il est probable que le gouvernement Leterme saute sur la question (vous savez, le gouvernement qu’on a mis 10 mois à avoir).


Ce qui nous intéresse aujourd’hui, c’est ce qui ressort d’une indiscrétion des négociateurs : pour remédier à la situation, ; on créerait un corridor: 2,5 km de large, 3,5 de long, genre Berlin Tempelhof durant la guerre froide, Moïse et la mer Rouge….Le but : relier la mère patrie Wallonie aux enfants francophones isolés de Bruxelles.


Les questions qui agitent le landerneau à l’heure actuelle sont les suivantes (FAQ):
- Je suis flamand, j’habite à Linkebeek à l’ouest du corridor et veut rendre visite à ma grand mère à Hoeilaart, à l'est du dit corridor: dois-je faire le tour de Bruxelles, ou pourrais-je bénéficier d’une facilité de visa ?
- Je suis wallon, lorsque je vais travailler à Bruxelles, le corridor sera-t-il protégé par des soldats (ceux qu’ont pas de munitions, voir note précédente) pour me protéger des snipers flamands embusqués dans les arbres ?

Au delà du ridicule consommé de l’idée, l’inquiétant, c’est que l’on en arrive à discuter au plus haut niveau de ce genre de conneries. Dorénavant, les Wallons raisonnent comme les Flamands, en terme de frontières administratives d’Etat, en vue d’une sécession à venir (car il s’agit bien de cela, définir les frontières des futurs Etats). Le vivre ensemble belge est moribond, et tout d’un coup, ça devient beaucoup moins drôle.

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